Clément Drop : « J'ai pris exemple sur Tsonga »

Publié le par Marie-France

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Le parcours du tennisman Jo-Wilfried Tsonga en Australie a inspiré Clément Drop, qui s'est révélé de son côté en Angleterre. « Je vais être attendu au tournant », sait déjà le Messin.

Avec un peu de recul, réalisez-vous la portée de votre exploit ? « Non, pas encore. Tout le monde m'appelle pour me féliciter, pour me dire que ce que j'ai fait est exceptionnel. Mais c'est tout frais. Je suis hyper heureux ! Le truc, c'est que je ne devais pas y aller, je finis deuxième et aucun Français n'avait réalisé cela avant moi. C'est incroyable ! »• Vous n'aviez jamais joué aussi bien auparavant. Avez-vous eu un déclic ce week-end ? « En fait, je perds mes deux premiers matches et le troisième, je le gagne 12-10 à la belle contre le Polonais Fertikowski. Ce match m'a lancé dans la compétition. Tout ce que je tentais, je le réussissais. »
Qu'avez-vous ressenti en dominant l'Anglais Paul Drinkall, le n°1 européen, sur ses terres ? « J'étais hyper heureux. Mon coach (Stéphane Hucliez) et tout le staff de la Fédé m'ont rejoint sur l'aire de jeu. Même le père de Drinkall est venu me serrer la main pour me féliciter. Il y avait beaucoup d'ambiance, c'était très convivial. Surtout, ce match était le dernier et donc déterminant pour le classement final : si je le perdais, je terminais quatrième, si je le gagnais, j'étais deuxième… J'ai joué sans pression, relâché, je n'avais rien à perdre. »
Finalement, ne regrettez-vous pas de rater le titre de peu ? « Non, franchement. Si j'avais eu quelque chose à regretter, ç'aurait été de ne pas monter sur le podium. Au départ, j'espérais ne pas finir dernier, gagner deux matches. Si on m'avait dit avant d'aller à Sheffield que je me classerais deuxième du Top dix européen, je ne l'aurais jamais cru. »
C'est incomparable avec votre victoire, en décembre, aux Internationaux du Portugal… « Complètement. Le niveau n'a rien à voir, c'est une autre dimension. C'est cent fois mieux d'être deuxième du Top dix que de gagner les Internationaux du Portugal. Les meilleurs joueurs d'Europe étaient là. J'ai même du mal à réaliser que j'en fais partie. »• A vos yeux, que représente ce résultat ? « C'est une étape. Il ne faut pas rester là-dessus. Je dois continuer à travailler physiquement, c'est le plus important pour l'instant, à jouer relâché. Ce week-end, avec Stéphane Hucliez, mon coach, on a pris exemple sur Tsonga. On a suivi son parcours et on s'en est servi, on s'est dit : pourquoi pas faire comme lui? Et ça a fonctionné ! »
Cette performance vous encourage-t-elle à revoir vos ambitions à la hausse ? « Oui, mais je dois d'abord confirmer. Même si j'ai réussi un exploit qui me fait plaisir, je dois encore m'entraîner. »
Après quels objectifs courez-vous cette saison, qui prendra fin avec les championnats d'Europe cet été ? « J'aimerais gagner des médailles dans les sorties internationales avec l'équipe de France. Pour les championnats de France et les championnats d'Europe, on verra plus tard. Pour l'instant, je suis tourné vers les tournois internationaux. Il y a déjà bientôt l'Open de Suède. »
Vous avez rejoint le SMEC en 2006. Avez-vous l'espoir de découvrir rapidement la Pro A ? « Peut-être pas tout de suite. La Pro B peut-être, si le SMEC descend, ce que je ne souhaite pas ! Mais, pour moi, la Pro A, c'est un peu trop tôt : le niveau est élevé, on y retrouve les meilleurs joueurs mondiaux. »
Après une telle performance, vous serez forcément attendu à chacune de vos sorties… « C'est sûr. En Angleterre, je ne l'étais pas. Je vais être attendu au tournant. Je devrai être plus vigilant. Mais je garde la tête sur les épaules. »

© Le Républicain Lorrain, Mardi le 29 Janvier 2008. / Sports /

Publié dans Revue de Presse

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